Rythmes scolaires : résultats du vote du Conseil d'Ecole élémentaire Meynis : 12 voix "pour" et 10 voix "contre"
12 voix "pour" et 10 voix "contre"
Ce
vendredi 30 mai au soir, le conseil d'école élémentaire du groupe
scolaire Meynis était invité à se prononcer sur l'organisation de la semaine telle qu'elle a été proposée par la maire de Lyon. La proposition de la mairie a recueilli 12 voix "pour", 10 voix "contre" et il y a eu une abstention. Les parents ont majoritairement voté "contre" et les enseignants ont choisi dans leur majorité (mais pas tous) de voter "pour".
Le résultat aurait été différent si les procurations avaient été prises en compte
Le
vote a été précédé d'une discussion autour de ses modalités : la mairie
comme l'Inspection de l’Éducation Nationale ont refusé que les
procurations soient prises en compte. Comme les parents et les
enseignants avaient préparé des pouvoirs, la directrice a noté le
résultat du vote "avec procuration".
Dans ce cas, il y aurait eu 15 voix "contre", 14 voix "pour" et une abstention. Autrement
dit, si les procurations avaient été prises en compte, le résultat de
l'élection aurait été le refus de la proposition de la mairie.
Les
parents élus ont refusé le tableau de vote prévu par l'Inspecteur de
l’Éducation Nationale. Ce tableau prévoyait que chaque parent et chaque
enseignant dise publiquement son choix (or le tableau devant être
communiqué aux supérieurs hiérarchiques des enseignants, il ne
paraissait pas garantir une véritable liberté de choix aux
fonctionnaires). Les parents élus ont demandé et obtenu un vote à
bulletin secret, seul à même de garantir l'expression démocratique de chacun.
Des pressions
Avant
le vote, la directrice a donné lecture d'un passage d'une lettre de Mme
Brugnera deuxième adjointe au Maire de Lyon en charge, entre autres, de
l'éducation, qui rappelait que si les conseils d'école votaient
"contre", la mairie ne proposerait pas son projet à la DASEN (Direction
Académique des Services de l’Éducation Nationale). Bref, si les parents
votaient "non", c'était le saut dans le vide (ce qui constitue une interprétation pour le moins erronée de la circulaire officielle).
A la fin de la réunion, une des institutrices a expliqué que la
solution du vendredi après-midi libéré lui paraissait un moindre mal car
sinon la Direction Académique allait imposer une pause méridienne de 3
heures, le tout conduisant à un allongement considérable de la journée
de travail des maîtres sans leur laisser la possibilité de travailler
dans leurs classes (puisque dans ce schéma, elles seraient occupées par
les élèves). Les parents ont été étonnés d'entendre évoqué un tel
scénario, puisque les consultations menées l'an dernier avaient massivement
rejeté l'allongement de la pause méridienne et que d'après nos informations, la mairie a renonce à un allongement de la pause méridienne depuis longtemps.
"La journée de l'enfant ne sera pas allégée"
C'est
ce qu'a reconnu Yann Benhayoun, adjoint au maire du Troisième
arrondissement, qui a défendu la proposition de la mairie. A ses yeux,
l'intérêt de l'enfant est pris en compte par la qualité des activités
qui seront proposées. Il n'était pas possible de prévoir des activités
de qualité en 45 minutes chaque jour (certes répondent les parents, mais
pourquoi pas deux fois 1h30 et pourquoi pas un autre jour que le
vendredi après-midi...). Tout n'est pas encore arrêté et l'adjoint au maire manifeste son souci de consulter les parents sur les points qui restent encore en suspens.
Un "chèque en blanc"
Le
flou du "projet" de la mairie, c'est bien ce qu'ont dénoncé plusieurs
parents. "On ne sait rien en fait" a constaté l'un d'eux avec dépit. Il
est vrai que la mairie n'a rien annoncé de précis sur la
nature des activités (dont le coût a été multiplié par 10 en quelques
semaines, entre "avant" et "après" les élections municipales). Yann
Benhayoun a annoncé que 55% de l'encadrement serait municipal et 45%
associatif, mais il n'a pas pu dire quelle serait la situation à l'école
Meynis (les regards se tournent naturellement vers la Maison de
l'Enfance mais a-t-elle les moyens de prendre en charge les 3/4 des 660
élèves du groupe scolaire Meynis ?). En sollicitant l'approbation des
parents, c'est bien un chèque en blanc que la mairie leur demandait de
lui faire.
Le problème du mercredi
Dernier problème, et non le moins épineux : celui du mercredi. La mairie a renoncé à proposer un service de restauration ce jour-là
: les enfants seront gardés jusqu'à 12h30, mais ensuite, rien n'est
prévu pour assurer le relais entre la journée de classe et les mercredis
de Lyon. Pour tous les parents qui travaillent le mercredi, il va
falloir trouver une solution pour faire manger et garder des enfants le
mercredi entre 12h30 et 13h30. Une difficulté que la mairie ne paraît
pas avoir prise en compte (cela ne concernerait qu'une minorité de
parents disait-elle le samedi 24 mai lors de la réunion d'informations).
Sous couvert d'améliorer les rythmes scolaires des enfants (et encore,
le seront-ils vraiment ?), la mairie semble ainsi prête à renvoyer les
mères dans leurs foyers... au moins le mercredi.
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